martes, 14 de agosto de 2012

nuntă






















Dans la chambre nuptiale il faisait un froid noir,cosmique.

Déshabille-toi,lui ai-je dit,pour que je me réchauffe.

Il a d'abord dévissé sa tÊte,
avec le grincement de Saturne,
lorsqu'il veut échapper à l'étreinte de l'anneau,
ou comme un bouchon de verre,
lorsqu'il crisse sur le col de verre de la bouteille.
Il a dévissé son bras droit,
comme un pas de vis d'obus.
Et il a dévissé son bras gauche,
comme une fusée svelte,métallique.
Et il a dévissé la prothèse de sa jambe  droite,
en jurant comme un mécano près du moteur grippé,
et il a dévissé la prothèse de sa jambe gauche,
et son armature gémissait sur le fer,
comme dans une halle de chaudronnerie.

J'ai rampé près de son coeur,
j'ai posé ma tÊte sur sa poitrine,
j'ai écouté les battements de son coeur.

Il ne grinçait,ni ne tintait,ni n'explosait -
il palpitait.

Des brins d'herbe avaient poussé,tout autour,
un museau de lièvre surgit entre des branches de coudrier,
un ciel,une bande laiteuse de nuage.
Alors,enfin,j'ai pleuré.

Maria Banuş

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